C’est CARVING, les skateurs punks reggae-isants, qui est chargé
d’attaquer le premier un public bigarré fait d’indigènes, de
métalleux et hard rockeux, de goths, de quelques punks et de curieux
parfois plus porté sur la bière à 1€50, seule drogue
autorisée, que sur les démons qui gigotaient sur scène.
Leur prestation sans faute alliait un punk de bon aloi à des ambiances
parfois reggae sur lesquelles bon nombre pogotait dans l’allégresse.
Très vite, on en prit plein les yeux et plein les oreilles. Au bout
d’une heure, la pause était attendue avec impatience pour tenter de
reprendre quelque énergie. Et non ! Une seconde scène s’anima
dès les derniers accords de CARVING avec un trio (local ?)
sans peur mais avec beaucoup de reproches, n’hésitant pas à
massacrer les classiques de notre grande Variété Française
et à tenir des propos allant à l’encontre même des discours
de notre cher SarKo pour le plus grand plaisir des éléments
subversifs présents dans la salle, soit à peu près tout
le monde. A ces keupons ! Plus aucun respect ! |
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La suite ne fut pas plus calme car SUP nous plongea directement
non pas dans une bière (quoique pour certains…) mais dans l’antre de
Hephaistos (Vulcain, c’est déjà pris) au milieu
de ses forges fumantes que Dante n’aurait pas reniées comme décor
pour son best-seller. Les rouge, blanc, vert, jaune et bleu ou plutôt
les rouge, orange, jaune, vert, bleu et violet, couleurs de l’arc en ciel,
permettaient à un public statufié de s’échapper visuellement
de ces usines. Dans ce monde souterrain, la brutalité et les vociférations
de cyclopes forgeurs abrutissaient un auditoire qui peu à peu commençait
à secouer la tête (au moins pour ceux qui avait la tignasse assez
longue) en signe d’acceptation ou de soumission. Hephaistos est un
dieu, SUP, son âme damnée, gare à ceux qui l’avaient
oublié ! Après ces martèlements d’enclumes en multiphonie
surround auxquels se mêlaient des voix caverneuses et la vision de
silhouettes noires, sortes de Dark Eldar (WarHammer 40000
©) sortis de nulle part, souvent cassées en deux par
le poids de l’écrasante tâche (et des cheveux), ce fut un soulagement
de voir que l’on était toujours vivant et entier même si les
oreilles avaient un peu souffert d’avoir été aussi sollicitées.
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L’attaque fut soudaine, imparable. Comparées fort justement aux
superbes Minetos Desperados de Cromwell/Ruffner (éd. Glénat)
dans un article sur leur dernier album**, elle pourraient pour se mettre
au goût de 2002, se transformer aisément en Guérilleros
du futur juste en troquant les grattes par des kalach, le micro par
des grenades et Combat Rock comme devise. Mercenaires du Rock and
Roll aux douces formes courbes, fer de lance d’une certaine contestation
musicale refusant la culture facile, institutionnelle et aseptisée,
nos X-SYNDICATE sont au punk-métal ce que les GIRLSCHOOL
sont au hard. En les voyant, impossible de ne pas penser à nos chères
anglaises. D’ailleurs, ces deux groupes de femmes éclatantes ont foulé
les planches avec MOTORHEAD. On sent l’esthète chez Lemmy !
Musicalement, c’est carré malgré les belles courbes du trio du premier plan. Deux guitares, une chanteuse, (plus un batteur (Alex) et un bassiste (X) de sexe masculin au fond) fondent de courts morceaux rageurs où sex, drugs and R&R font bon ménage ; ils s’affranchissent très largement du 3 mn/3 accords réducteur. Le duo masculin remplit parfaitement sa mission, à savoir, déverser un tapis de bombes offrant ainsi à nos Che Guevara féminines de larges boulevards où se coursent des bolides aux couleurs de BLACK SABBATH ou des STOOGES. D’ailleurs, la chanteuse, Pascale, a tout d’un IGGY féminin, voix apprivoisée ou gutturale, mimiques et postures, le seul regret fut que le mimétisme ne fut pas total : jamais elle ne déchira son tee shirt ! Les refrains ravageurs sont soutenus à bout de manche par des riffs collant au oreilles comme un Hollywood usagé (ça c’est pour faire punk) et surtout, imprègnent nos cases mémoires de mélodies binaires imparables, « Come on boys and giirls/Havin fun/Beer and drugs »…. A la guitare solo, Livia, donne avec ses envolées la touche féminine à cette tempête musicale à fort taux de testostérones. Tout en finesse, ses arpèges viennent harmoniser et humaniser les roulements fous de la voix et de la basse/batterie tandis que la rythmique, Christine, et j’ai un faible pour cette Christine brune envoûtante, conduisait tout ce monde à un train d’enfer noircissant l’asphalte de gomme (logique pour Christine) malgré son air presque angélique. Arrgh, je n’en pouvais plus surtout qu’au rappel elle s’empara vigoureusement du manche de son Epiphone au look seventies pour nous achever à coup de riffs que Tony Iommi n’aurait pas reniés… |
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