Il y a quelques temps, Vince, le seul, l'unique, n'avait refilé une
démo d'un groupe reggae et d'ailleurs, n'étant pas fan du genre,
je l'avais zapper en deux ou trois morceaux avant de le replacer dans son
boîtier plastique.
Juin s'annonce ainsi qu'un creux dans les concerts ! La semaine était
désespérément vide de toute sortie musicale quand un
mail tomba dans ma boîte. Le pire est qu'il était
en HTML, illisible en mode texte, mais il venait de Vince et la sagesse maintenant
m'a appris à ne plus appuyer trop rapidement sur la touche Suppr surtout
quand ça vient de Vince.
Enfin un concert ! La lecture du nom NÂRÂYANA me disait quelque
chose et fouillant des piles de CD, je suis retombé sur la galette
en me promettant de l'écouter avant d'y aller (éventuellement).
Et bien j'avais zappé trop vite. Il est vari que les premiers morceaux
font dans un reggae agréable qui n'a entraîné chez moi
aucun phénomène de rejet. Et à partir du 6, quand des
bâtons à vents plus des percus se mettent en branlent dans un
délire « world », on se serait cru plongé dans
un festival space hippies où ne se croisent que des fumeurs de joints.
Une première claque ! Et pour éviter de retomber dans le classique,
voilà que le suivant commence très métal avec un intro
à la STUPEFLIP (elle même inspirée d'ailleurs... RAMSTEIN
?) annonçant des couplets reggae-isants sur des refrains métal (ou l'inverse)
! Deuxième claque ! La troisième arriva quand mon ampli prit
feu ! (véridique). Ce désastre m'a quand même appris
que ce n'est donc pas Johnny qui allume le feu mais bien NÂRÂYANA.
Bien entendu, le vendredi j'étais au Biplan pour voir NÂRÂYANA
en direct live, voir si sur scène, ils arrivent à retranscrire
les ambiances très particulières et très space de l'album.
Pari gagné, sur scène NÂRÂYANA comme sur CD, c'est
décoiffant. Je compare volontiers leur musique avec
du OZRIC TENTACLES tendance reggae / ska, la puissance en moins.
L'esprit space est là, le reggae est là et le ska aussi. Pas
une minute d'ennui, le public malheureusement trop peu nombreux, s'éclatait
visiblement sur cette World Space Reggae Ska Metal jouée sans faute
par des musiciens qui visiblement y prenait plaisir. Pas de faute de goût,
pas de plagiat flagrant, juste une recherche dans les genres qui les a poussés
à redécouvrir les expériences des groupes de space rock
anglais, allemands ou scandinaves qui ont une sacrée longueur d'avance
sur nous pauvres français empêtrés dans Star Academy
ou dans les diktats des radios et des majors. D'origine bretonne, c'est l'ensemble
de l'hexagone que les NÂRÂYANA doivent conquérir maintenant
et sûr qu'après les festivals d'été (si les programmateurs
ne les ont pas oubliés), on risque de réentendre parler d'eux.
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Frédéric Loridant
juin 2003
Frédéric Loridant
©2003